• 48 Posts
  • 184 Comments
Joined 2 months ago
cake
Cake day: July 24th, 2024

help-circle

  • J’espère que c’est du troisième degré et que ton post est une parodie des défenseurs du Code Hays.

    Prescrire une manière de rire des choses au nom de la morale et de la corruption de la jeunesse est plutôt datée. Comme les jeux vidéos rendant violent, interdire D&D, avoir peur du rock’n’roll.

    Tu trouveras par ailleurs beaucoup plus de gens dangereux dans les défenseurs d’une forme de morale puritaine : en témoignent les différentes tragédies du monde, qu’elles soient vielles ou contemporains.





  • A la veille de la Fête de l’Huma, l’élu picard ne retient plus ses coups contre le triple candidat à la présidentielle et sa stratégie politique qu’il juge communautariste. Un litige illustrant le débat interne et durable à gauche sur la position à adopter à l’égard des classes populaires.

    Pendant un temps, François Ruffin refusait l’affrontement direct avec Jean-Luc Mélenchon. Malgré les critiques qu’il pouvait formuler sur la stratégie politique du triple candidat à la présidentielle, le député de la Somme ne manquait pas de souligner qu’à ses yeux, l’ancien élu de Marseille «avait sauvé la gauche de la disparition» après le quinquennat de François Hollande. Désormais, l’ancien journaliste ne s’encombre plus de ce genre de gentillesse. Après avoir qualifié le tribun de «boulet» dans l’entre-deux-tours des dernières législatives, le réalisateur césarisé de Merci Patron ! multiplie les attaques frontales contre le fondateur de La France insoumise. Et plus particulièrement contre sa ligne politique, qui à ses yeux, consisterait à abandonner une partie de la population française.

    Relativement discret depuis le début de l’été, François Ruffin a fait son retour dans les médias à l’occasion de la sortie de son dernier livre Itinéraire. Ma France en entier, pas à moitié. Dans celui-ci, il plaide une nouvelle fois pour une orientation politique qui réunit «la France des tours et celle des bourgs». A rebours de celle portée par LFI depuis plusieurs années déjà, qu’il accuse de se concentrer sur les quartiers populaires et les jeunes racisés. «C’est assumé, théorisé, revendiqué», insiste-t-il dans le Nouvel Obs. Le député de la Somme affirme que Mélenchon a opéré un virage au moment de la présidentielle de 2022 estimant que les zones où le Rassemblement national fait des hauts scores sont définitivement perdues. Virage que ne cesse de déplorer depuis le fondateur de Picardie Debout, qui lorgne lui aussi sur l’Elysée. «[Pour lui], les territoires qui ont voté RN n’ont jamais accepté la ­démocratie et la ­République. Il essentialise des régions entières, le Nord-Pas-de‑Calais, la Picardie, le “Midi rouge”, qui ont élu des députés communistes et socialistes pendant un siècle…» attaque Ruffin. Pour enfoncer le clou, le Picard attribue à Mélenchon des propos méprisants à l’encontre des habitants du Nord. «Quand il me racontait Hénin, c’était à la limite du dégoût : “On ne comprenait rien à ce qu’ils disaient…”, “Ils transpiraient l’alcool dès le matin…”, “Ils sentaient mauvais…”, “Presque tous obèses…”», écrit l’ancien journaliste. «Campagne au faciès»

    Surtout, Ruffin admet avoir mené, en 2022, «une campagne au faciès». «Dans les immeubles d’Amiens nord, quand je tombais sur un noir ou un arabe, je sortais la tête de Mélenchon en bien gros sur les tracts. C’était le succès presque assuré mais dès qu’on tombait sur un blanc, ça devenait un verrou», raconte le député de la Somme. A travers ses mots, le Picard sous-entend donc que LFI met en place une stratégie communautariste qui viserait à cibler les personnes racisées. Ce que contestent les élus du mouvement. «C’est un souci, je l’ai éprouvé comme une honte quand j’en venais à faire ça. Malheureusement, je me confiais à mes camarades qui me disaient faire la même chose», a expliqué Ruffin sur BFM ce mercredi 11 septembre. De quoi faire réagir les insoumis les plus lignards. «Le fantôme de Doriot ne réside pas dans le Nord mais en Picardie», a critiqué la conseillère régionale Julie Garnier, en allusion à Jacques Doriot, l’ancien cadre du PCF devenu collaborateur du régime nazi. «Ruffin n’est pas un camarade», a abondé le député Aurélien Saintoul quand son collègue des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu a estimé que Ruffin «est pitoyable». «Il est tombé bien bas. Il va finir comme Fabien Roussel. […] C’est une manière de succomber au racisme», a-t-il lancé sur Sud Radio ce jeudi. Un règlement de compte en bonne et due forme entre anciens compagnons. Mais pas seulement.

    L’affrontement entre François Ruffin et le noyau dur insoumis révèle le grand débat stratégique qui traverse la gauche depuis plusieurs années : comment se comporter face aux classes populaires qui, pour beaucoup, votent désormais pour le Rassemblement national ? N’est-ce pas peine perdue ? Comment parler à cette population qui ne se sent plus représentée par la classe politique ? Ces questions bousculent les différents partis qui voient les anciens bastions de gauche se faire grignoter par l’extrême droite. «On perd notre temps»

    Les insoumis, eux, ont acté que convaincre cet électorat de revoter à gauche ne valait pas le coup politiquement. «Il faut mobiliser la jeunesse et les quartiers populaires. Tout le reste, laissez tomber, on perd notre temps !» a ainsi lancé Jean-Luc Mélenchon à une manifestante le 7 septembre lors du rassemblement pour la destitution d’Emmanuel Macron. Durant les européennes et les législatives, les insoumis ont ainsi axé leurs campagnes sur la conquête des quartiers populaires en mettant notamment l’accent sur le conflit israélo-palestinien. Une thématique perçue comme hautement mobilisatrice y compris pour certains des segments de population les plus éloignés de la politique.

    «Les quartiers populaires représentent un enjeu très important pour nous, c’est là que nous faisons nos meilleurs scores», reconnaissait alors le directeur de campagne de Manon Aubry, Matthias Tavel. Les insoumis ont fait leur calcul, il est plus simple, pensent-ils, de convaincre des abstentionnistes de se tourner vers les urnes et de voter pour eux que de tenter de faire changer de bulletin un converti au Rassemblement national. Y compris s’il ne l’est que par colère ou contestation. Une stratégie gagnante, insistent-ils, puisqu’elle a permis à «La France insoumise de gagner en 2024 un million de voix supplémentaires par rapport à l’élection européenne précédente», comme aime le rappeler le coordinateur de LFI Manuel Bompard.

    A l’inverse, nombre de responsables politiques comme François Ruffin, Fabien Roussel ou le socialiste Philippe Brun martèlent que la gauche ne pourra être victorieuse que si elle repart à la conquête de cet électorat. Les fameux «fâchés pas fachos». Constatant que le Parti socialiste, les Ecologistes, le Parti communiste ou La France insoumise sont forts dans les centres-villes mais moins dans les territoires périphériques, les partis multiplient les discours appelant à tourner le dos à la célèbre note de Terra Nova de 2011 dans laquelle le think tank préconisait de dire «adieu» aux ouvriers et employés afin de se tourner vers des catégories plus urbaines et diplômées. Pour cela, les Ruffin et consorts plaident pour que les formations politiques retissent le lien avec ces électorats perdus en se concentrant sur leurs priorités. En parlant donc principalement de social. Tous préconisent donc d’aller à la rencontre des gens sur le terrain. En 2023, le PS avait tenté de joindre les actes à la parole en lançant un grand tour de France pour «renouer avec les quartiers populaires», mais l’initiative n’avait finalement pas été jusqu’à son terme à cause de brouilles autour de la constitution de la liste pour les européennes.

    Ce débat sur les classes populaires devrait en tout cas animer la Fête de l’Huma qui s’ouvre ce vendredi 13 septembre dans l’Essonne. Exactement comme la question du travail avait enflammé l’édition 2022 après les propos de Fabien Roussel sur «la France des allocs». D’autant que tous les protagonistes du règlement de compte seront sur place. Aussi bien François Ruffin qui discutera sur scène avec Charlotte Girard, autre mélenchoniste déçue qui a claqué la porte de LFI en 2019 à cause de désaccords sur l’organisation du mouvement. Que Jean-Luc Mélenchon qui pourrait répondre à son ancien camarade lors de sa prise de parole prévue samedi en fin d’après-midi.







  • Le problème en décentrant le débat c’est qu’on peut aussi dire : le problème ce n’est pas la répartition du logement, c’est le capitalisme. Je suis aussi d’accord avec ça.

    Sauf que bon, ça avance pas derrière. Le débat sur les logements sociaux met l’État face à sa responsabilité d’assurer un toit à ses populations les plus fragiles. Plus de la moitié des foyers français sont propriétaires, même si je suis d’accord avec toi si l’accès au logement on connaît tous les répartitions et la concentration des logements, ça paraît plus jouable un débat sur les logements sociaux qu’une remise en cause du droit de propriété (avec lequel je serai d’accord mais qui n’est pas prêt de pénétrer le débat public).








  • Un autre article avec le même auteur : « Avec le RN, les gens s’entendent dire que les choses vont s’améliorer sans qu’ils n’aient rien à changer »

    https://www.mediapart.fr/journal/politique/070924/avec-le-rn-les-gens-s-entendent-dire-que-les-choses-vont-s-ameliorer-sans-qu-ils-n-aient-rien-changer

    Une des clés de l’attractivité du RN pour vous, c’est le « producérisme » au cœur de son imaginaire. En France, le mot est totalement inconnu. Comment le définissez-vous ?

    C’est une autre forme de lutte des classes, qui n’est pas fondée sur l’opposition structurelle du capital et du travail comme chez Marx. Elle est conçue d’un point de vue essentiellement moral et oppose deux catégories.

    D’un côté, vous trouvez les producteurs, qui peuvent être des salariés, des indépendants ou des patrons, mais qui se caractérisent par leur vertu, c’est-à-dire par le fait que ce sont des gens qui bossent dur et qui n’aspirent pas à autre chose que vivre du fruit de leur labeur. De l’autre, vous trouvez des parasites qui pompent indûment les fruits de ce travail. Ils sont représentés comme des fainéants, des oisifs, des gens qui ne produisent rien ou en tout cas rien d’utile.

    L’autre dimension importante du producérisme, c’est qu’il suppose l’existence de parasites d’en haut et de parasites d’en bas. Les premiers ne produisent pas, mais ils vivent de la circulation des capitaux. Lorsqu’il s’agit du capital économique, ce sont des usuriers et des spéculateurs. Lorsqu’il s’agit du capital culturel, il s’agit de fabricants de théories spécieuses, accusés de faire main basse sur les médias et l’enseignement. Les parasites d’en bas, eux, sont dans la redistribution des revenus et des droits. Il s’agit des assistés, qui vivent de la charité publique ou privée.

    La dernière caractéristique cruciale du producérisme, c’est l’idée, plus ou moins explicite, qu’au fond les producteurs sont « les gars de chez nous ». Leur vertu, leur volonté de ne vivre que du produit de leur labeur, viendrait de la culture native nationale. Alors que les parasites seraient toujours, sinon étrangers de fait, du moins toujours étrangers à la culture du pays. Ceux qui sont dans la spéculation financière ou intellectuelle évoluent dans le monde cosmopolite des intellectuels ou bien dans le monde occulte de la finance internationale ; quant aux assistés, ce sont souvent des immigrés, des étrangers ou des gens étiquetés d’origine allogène.



  • Extrait :

    Tout démarre pour Jordan Bardella le 16 février 2015, quand il est recruté, à presque 20 ans, comme assistant parlementaire local de Jean-François Jalkh, membre du FN depuis 1974. «A l’époque, il faut trouver un salaire» à ce jeune militant méritant, résume une ancienne députée européenne très au fait de l’affaire. Le coup de pouce est plus que charitable : la rémunération du mi-temps de Bardella correspond à plus de deux fois et demie le smic de l’époque. D’autant qu’il ne va jamais* «réellement exercer ses fonctions», *expliquera en mars 2017 devant l’OCLCIFF un ancien eurodéputé désormais brouillé avec le RN, Aymeric Chauprade. Selon cet homme, Bardella est alors «une personne s’occupant de la communication de Florian Philippot. Il n’est pas dans l’environnement de Jean-François Jalkh et n’est pas sur des activités parlementaires». *Ce que conteste aujourd’hui le premier : «Bardella, on l’a peut-être sollicité ponctuellement. Mais il n’a jamais géré ma com, il faisait ça sans qu’on lui demande rien. C’était un militant qui faisait du zèle.»

    20 ans le mec avait 2x le SMIC.

    Soyons de bonne foi, peut-être qu’il a travaillé avant…

    Extrait wiki : Il échoue au concours d’entrée de l’Institut d’études politiques de Paris25,20 et étudie alors la géographie à l’université Paris-IV Sorbonne. Il milite à l’Union nationale inter-universitaire (UNI), dont il dit être parti au bout de quelques mois. Il travaille également quelque temps au sein de l’entreprise de son père (un petit patron c’est moi qui précise). Il arrête rapidement ses études sans obtenir de diplôme et se consacre à la politique.

    A savoir quand le mec se présente comme un défenseur des classes populaires.